Cela fait déjà quelques années que Valéry Larouche a lancé son entreprise de mode Mikuniss Collection. Il était important pour elle d’établir son atelier dans sa communauté à Mashteuiatsh, pour s’y impliquer et y développer des emplois.
Lors de ses études, la designer de mode avait décidé de se spécialiser en fourrures, ce qui l’avait menée à un stage chez Robertson Fourrures. Valéry avait bien aimé l’expérience et avait toujours entretenu de bonnes relations avec la famille Robertson. Son entreprise occupait même le sous-sol de la boutique.
Valéry était donc prête à prendre le flambeau. Elle travaille sur ce plan de relève depuis maintenant un an, mais y pensait depuis un moment déjà.
«Développer le côté fourrure était quelque chose que j’avais en tête en lançant mon entreprise, mais je ne l’avais pas fait puisque c’était des produits plus dispendieux et que je commençais», souligne celle qui avait choisi de se concentrer d’abord sur le prêt-à-porter.
L’entrepreneure fait maintenant la fusion de ces deux entités, mais conserve seulement le nom Mikuniss Collection pour la suite. Valéry garde tout de même des employés, l’inventaire, les équipements, les patrons et les lieux de Robertson Fourrures. D’ailleurs, elle continuera d’offrir les mêmes services qui étaient desservis par l’entreprise familiale.
La designer voit en cette fusion une façon de propulser son projet encore plus loin. Sa ligne de vêtements était jusqu’à présent concentrée sur le prêt-à-porter. Avec la fusion, elle pourra notamment travailler sur une plus grande offre de vêtements, tout en conservant sa touche personnelle.
«Avec mon expérience en fourrures, je veux créer des produits plus contemporains. Ça va être le fun.»
Les vêtements de Mikuniss Collection sont majoritairement unisexes et misent sur la qualité. Ils sont également inspirés des Premières Nations et mettent de l’avant des artistes autochtones grâce aux imprimés et aux motifs. (Francis Doucet)
Atelier-boutique immersif
Avec ce changement de main, Valéry voit de nouvelles possibilités s’offrir à elle. En réaménageant l’espace, elle aimerait y développer un concept d’atelier-boutique immersif.
Elle souhaite y ajouter une borne interactive, faite en collaboration avec le Centre collégial de transfert technologique en innovation écoresponsable du secteur cuir, fourrure et produits dérivés (CCTT) du Cégep de Saint-Félicien. Les clients pourraient, par exemple, toucher les fourrures, visiter l’atelier tout en en apprenant plus sur l’histoire de la famille Robertson et de l’entreprise.
Les locaux pourraient également accueillir plus d’événements en tout genre.
Valéry Larouche conserve les lieux de Robertson Fourrures. (Francis Doucet)
Un choix naturel pour la famille Robertson
Même si le choix de léguer le projet familial a été difficile pour la famille Robertson, la nomination de Valéry, elle, ne l’a pas été.
«Les dirigeants de René Robertson Fourrures souhaitent que cette transaction assure une continuité de l’entreprise plus que centenaire, en respectant le principe d’allier tradition et modernité. Pour les ex-propriétaires, la décision fut très difficile à prendre, mais le choix de Valéry Larouche s’imposait naturellement en raison de son dynamisme et de sa volonté de réussir», a souligné la famille Robertson, par voie de communiqué de presse.
La famille ne restera pas loin, tandis qu’Édouard Robertson s’occupera de l’achat des fourrures pour les prochains mois et que Lucie Marcoux demeurera disponible sur rendez-vous et au besoin.
Deux couturières de Robertson Fourrures resteront à l'emploi pour Mikuniss Collection. (Francis Doucet)